[1] Amsterdam ce 4 Aout A. 1795.
Mon très cher Ami!
J’ai reçu votre lettre, qui m’a fait beaucoup de plaisir, Mercredi dernier et étant retourné en ville hier au soir je ne manque pas de vous repondre au plus vite, je gage que vous savez deja d’avance ou j’ai logé à Oosterduin oui auprès de Mademoiselle Weber, je voudrai que je pu me transporter tout de suite à Hanovre pour voir votre visage brillé d’un joli incarnat en entendant ce nom la, mais pourtant badinage àu part ni elle ni moi vous ont oubliés, car il ne s’est passé un jour sans que nous avons parlés sur vous, et comme vous pouvez bien comprendre, toujours en disant vos louanges. Depuis que vous m’avez quitté j’ai été deux fois chez mon Oncle P. Muilman, l’une fois de Vendredi jusqu’a Lundi et l’autre la semaine dernière j’y suis allé le Samedi dans l’intention de revenir le Lundi mais, mon Pere a eu la bonté de m’y faire rester tout une semaine, jusqu’a hier, avec ma mere, qui y a passé aussi quelques jours, je me suis amusé à merveille, montant à cheval presque tous les jours, et jouissant de l’agreable compagnie de ma mere, de Klaas et de Piet et de Mademoiselle Weber, aprésent de retour en ville me le tems me paroit extremement long, aussi je n’ai point d’esperance que je retournerai en campagne de longtems, car le voyage [2] pour Hamsteede est delayé pour une autre année, cela m’a bien affligé, mais patience. Le Bailli a été ici avec son fils pour passer quelques jours, il y a encore 150 hommes de l’infanterie Francoise. J’attends avec beaucoup d’impatience une lettre de votre part, je suis assuré qu’elle sera bien grande, je vous dis d’avance tout franchement que je n’ecrirai jamais plus que trois pages, car autrement il s’elevera une grande difficulté, c’est à dire de plier mes lettres, car malgré votre compliment là dessus jai été occupé pendant tout un quart d’heure à plier la derniere, mais vous, n’étant pas retenu par cette difficulté, pourrez rendre vos lettres aussi longues que vous voudrez. Ce qui regarde mes occupations, la première semaine je me suis occupé à lire Tacite, Bach, Geographie, Grammaire etc. Dans la seconde semaine mon Père m’a donné un Suisse nommé Hudel, non pas comme gouverneur mais comme maitre, qui vient chez mois tous les matins depuis neuf à onze heures, il parle parfaitement le François, mais le Latin pas si bien. Tout ceci est seulement provisoirement, jusqu’a ce que j’aurai une autre gouverneur. Tous mes maitres étoient tres etonnnés de votre départ, surtout den zeer geleerden Heer Springstok, aussi jai reçu un livre de la [3] part de Monsieur Anosi, c’est une grammaire Hollandoise. Bien les complimens de toute ma famille ils se portent tous tres bien. Mon Pere m’a chargé de vous dire qu’il a été empeché de vous repondre sur votre lettre, par beaucoup d’affaires qu’il a eues pendant quelque tems, mais il ne manquera pas de vous repondre au plus vite dés qu’il en aura le tems. Pour de nouvelles politiques je ne vous ecrirai pas, puisque je n’y entends goute. Je suis assuré que vous me pard[on]nerez les railleries qui me sont échappées de la p[lume] en écrivant cellesci, de même que je ne vous [avais] pas écrit d tout de suite d’Oosterduin, mais la [com]pagnie étoit si agreable que je n’ai pas eu un moment de loisir ou d’envie pour écrire, je suis certain que vous auriez fait la même chose. Adieu mon cher ami. Je suis votre tres humble serviteur.
Mogge Muilman.
[4] A
Monsieur Guillaume Schlegel
à
Hanovre
chez Mr Schlegel
Secretaire du consistoire.
Mon très cher Ami!
J’ai reçu votre lettre, qui m’a fait beaucoup de plaisir, Mercredi dernier et étant retourné en ville hier au soir je ne manque pas de vous repondre au plus vite, je gage que vous savez deja d’avance ou j’ai logé à Oosterduin oui auprès de Mademoiselle Weber, je voudrai que je pu me transporter tout de suite à Hanovre pour voir votre visage brillé d’un joli incarnat en entendant ce nom la, mais pourtant badinage àu part ni elle ni moi vous ont oubliés, car il ne s’est passé un jour sans que nous avons parlés sur vous, et comme vous pouvez bien comprendre, toujours en disant vos louanges. Depuis que vous m’avez quitté j’ai été deux fois chez mon Oncle P. Muilman, l’une fois de Vendredi jusqu’a Lundi et l’autre la semaine dernière j’y suis allé le Samedi dans l’intention de revenir le Lundi mais, mon Pere a eu la bonté de m’y faire rester tout une semaine, jusqu’a hier, avec ma mere, qui y a passé aussi quelques jours, je me suis amusé à merveille, montant à cheval presque tous les jours, et jouissant de l’agreable compagnie de ma mere, de Klaas et de Piet et de Mademoiselle Weber, aprésent de retour en ville me le tems me paroit extremement long, aussi je n’ai point d’esperance que je retournerai en campagne de longtems, car le voyage [2] pour Hamsteede est delayé pour une autre année, cela m’a bien affligé, mais patience. Le Bailli a été ici avec son fils pour passer quelques jours, il y a encore 150 hommes de l’infanterie Francoise. J’attends avec beaucoup d’impatience une lettre de votre part, je suis assuré qu’elle sera bien grande, je vous dis d’avance tout franchement que je n’ecrirai jamais plus que trois pages, car autrement il s’elevera une grande difficulté, c’est à dire de plier mes lettres, car malgré votre compliment là dessus jai été occupé pendant tout un quart d’heure à plier la derniere, mais vous, n’étant pas retenu par cette difficulté, pourrez rendre vos lettres aussi longues que vous voudrez. Ce qui regarde mes occupations, la première semaine je me suis occupé à lire Tacite, Bach, Geographie, Grammaire etc. Dans la seconde semaine mon Père m’a donné un Suisse nommé Hudel, non pas comme gouverneur mais comme maitre, qui vient chez mois tous les matins depuis neuf à onze heures, il parle parfaitement le François, mais le Latin pas si bien. Tout ceci est seulement provisoirement, jusqu’a ce que j’aurai une autre gouverneur. Tous mes maitres étoient tres etonnnés de votre départ, surtout den zeer geleerden Heer Springstok, aussi jai reçu un livre de la [3] part de Monsieur Anosi, c’est une grammaire Hollandoise. Bien les complimens de toute ma famille ils se portent tous tres bien. Mon Pere m’a chargé de vous dire qu’il a été empeché de vous repondre sur votre lettre, par beaucoup d’affaires qu’il a eues pendant quelque tems, mais il ne manquera pas de vous repondre au plus vite dés qu’il en aura le tems. Pour de nouvelles politiques je ne vous ecrirai pas, puisque je n’y entends goute. Je suis assuré que vous me pard[on]nerez les railleries qui me sont échappées de la p[lume] en écrivant cellesci, de même que je ne vous [avais] pas écrit d tout de suite d’Oosterduin, mais la [com]pagnie étoit si agreable que je n’ai pas eu un moment de loisir ou d’envie pour écrire, je suis certain que vous auriez fait la même chose. Adieu mon cher ami. Je suis votre tres humble serviteur.
Mogge Muilman.
[4] A
Monsieur Guillaume Schlegel
à
Hanovre
chez Mr Schlegel
Secretaire du consistoire.