[1] Amsterdam ce 18 Aout. A. 1795
Mon tres cher Ami
Votre lettre que j’ai reçue Samedi dernier m’a fait beaucoup de plaisir, et pour ne pas vous faire attendre je vais vous repondre aussi tôt que possible, avouez pourtant que je suis bien exact et prompt a vous répondre! a l’égard de cela je merite bien de louanges, (voila encore mon ancien foible c’est à dire de me louer moi même, mais puisqu’on ne me loue pas, je dois bien le faire moi-même) Au contraire vous n’en meritez pas du tout estque cela s’appelle votre debut, mais pour cette fois ci je vous le pardonnerai, puisque les raisons sont justes. Je commence cette lettre ne sachant pas comment je remplirai les trois pages, puisque je n’ai pas de matiere pour vous entretenir, j’espère que j’y viendrai à bout autrement vous devriez vous contenter de deux pages. Je vais vous parler premierement sur Mademoiselle Weber, je pouvais bien remplir tout un volume sur ce sujet là, je suis bien sur aussi que vous liriez alors ma lettre avec interêt plaisir, mais c’est que malheureusement je ne l’ai pas vu depuis le tems la que je vous ai ecri pour la premiere fois, je la trouve tres agreable, je desirerai bien qu’elle prit quelque interet à moi, mais je sais d’avance que cela est impossible, puisque vous l’avez captivée entierement, peut être que je la verrai dans la fin de cette semaine. J’etois bien étonné de voir votre lettre datée de Bronsvic [2] et si je ne suis pas assez indiscret, je voudrai bien demander ce que vous y faites là, ce ne sont pas vos affaires Monsieur Schlegel me repondra, et il a bien raison. Dans ma premiere lettre je vous ai dit que j’avois quelqu’un chez moi comme maitre, il y est encore puisque je n’ai pas encore un gouverneur, je m’amuse en lisant les auteurs que je vous ai cité et je lis entre autres aussi les avantures de Telemaque que Monsieur La Douespe m’a donné. Il n’y a point de nouvelles ici, on parle beaucoup de la paix avec l’Empire mais cest ce que vous saurez mieux que moi. Notre Flotte s’est mise en mer consistant de 18 vaissaux, autant grands que petits. Il y a eu ici la semaine derniere quelque bruit sur les marchés à cause de la cherté des denrées mais tout est tranquille dans la ville est present. J’ai reçu il y a quelque tems une lettre de mon ami Buff il est retourné en Allemagne, et demeure pour le moment à Wetzlar. Ne sachant plus rien je finirai celle ci, aussi puisque vous m’avez fait tant attendre pour l une lettre, deux pages suffisent. Toute notre famille se porte très bien, et m’ont chargé de leurs complimens. J’ai oublié encore de vous dire que depuis que j’ai été chez mon oncle P. Muilman j’ai été deux fois à Nigte[3]vegt ou je me suis amuse a aller dans le bateau. Adieu mon cher ami je suis Tout a vous Mogge Muilman.
[4] A
Monsieur Guillaume Schlegel
à
Bronsvic
chez Mr le Prefesseur
Neyron.
p Welthuysen
Mon tres cher Ami
Votre lettre que j’ai reçue Samedi dernier m’a fait beaucoup de plaisir, et pour ne pas vous faire attendre je vais vous repondre aussi tôt que possible, avouez pourtant que je suis bien exact et prompt a vous répondre! a l’égard de cela je merite bien de louanges, (voila encore mon ancien foible c’est à dire de me louer moi même, mais puisqu’on ne me loue pas, je dois bien le faire moi-même) Au contraire vous n’en meritez pas du tout estque cela s’appelle votre debut, mais pour cette fois ci je vous le pardonnerai, puisque les raisons sont justes. Je commence cette lettre ne sachant pas comment je remplirai les trois pages, puisque je n’ai pas de matiere pour vous entretenir, j’espère que j’y viendrai à bout autrement vous devriez vous contenter de deux pages. Je vais vous parler premierement sur Mademoiselle Weber, je pouvais bien remplir tout un volume sur ce sujet là, je suis bien sur aussi que vous liriez alors ma lettre avec interêt plaisir, mais c’est que malheureusement je ne l’ai pas vu depuis le tems la que je vous ai ecri pour la premiere fois, je la trouve tres agreable, je desirerai bien qu’elle prit quelque interet à moi, mais je sais d’avance que cela est impossible, puisque vous l’avez captivée entierement, peut être que je la verrai dans la fin de cette semaine. J’etois bien étonné de voir votre lettre datée de Bronsvic [2] et si je ne suis pas assez indiscret, je voudrai bien demander ce que vous y faites là, ce ne sont pas vos affaires Monsieur Schlegel me repondra, et il a bien raison. Dans ma premiere lettre je vous ai dit que j’avois quelqu’un chez moi comme maitre, il y est encore puisque je n’ai pas encore un gouverneur, je m’amuse en lisant les auteurs que je vous ai cité et je lis entre autres aussi les avantures de Telemaque que Monsieur La Douespe m’a donné. Il n’y a point de nouvelles ici, on parle beaucoup de la paix avec l’Empire mais cest ce que vous saurez mieux que moi. Notre Flotte s’est mise en mer consistant de 18 vaissaux, autant grands que petits. Il y a eu ici la semaine derniere quelque bruit sur les marchés à cause de la cherté des denrées mais tout est tranquille dans la ville est present. J’ai reçu il y a quelque tems une lettre de mon ami Buff il est retourné en Allemagne, et demeure pour le moment à Wetzlar. Ne sachant plus rien je finirai celle ci, aussi puisque vous m’avez fait tant attendre pour l une lettre, deux pages suffisent. Toute notre famille se porte très bien, et m’ont chargé de leurs complimens. J’ai oublié encore de vous dire que depuis que j’ai été chez mon oncle P. Muilman j’ai été deux fois à Nigte[3]vegt ou je me suis amuse a aller dans le bateau. Adieu mon cher ami je suis Tout a vous Mogge Muilman.
[4] A
Monsieur Guillaume Schlegel
à
Bronsvic
chez Mr le Prefesseur
Neyron.
p Welthuysen